Nov 4, 2025

Oublier qui sont les assassins de Rabin et de son héritage politique, c’est le tuer une seconde fois.

Il y a trente ans jour pour jour, le 4 novembre 1995, Yitzhak Rabin, alors Premier ministre d’Israël, était assassiné par un ultranationaliste juif israélien après avoir assisté à une grande manifestation populaire en faveur du processus de paix israélo-palestinien. Né à Jérusalem en 1922, Yitzhak Rabin a fait une carrière militaire dans l’armée israélienne jusqu’à devenir chef d’état-major. Il sera ensuite premier ministre de 1974 à 1977 puis de 1992 jusqu’à son assassinat en 1995. En 1993, Rabin signe avec Yasser Arafat les accords d’Oslo, qui consacrent le choix d’une résolution politique et non militaire du conflit israélo-palestinien et jettent les bases d’une autonomie palestinienne. En 1994, il signe un traité de paix avec la Jordanie. Les accords d’Oslo devaient ouvrir la voie à une résolution définitive du conflit israélo-palestinien. Ce processus sera combattu par le Hamas, qui commettra des attentats-suicides pour mettre à mal le soutien de l’opinion publique israélienne, ainsi que par la droite et l’extrême droite, Netanyahou en tête, faisant de Rabin un traître à son pays et même aux valeurs juives. Rabin sera même caricaturé en habits d’officier nazi SS lors des manifestations de la droite israélienne. Ce climat aboutira à son assassinat par un fondamentaliste juif et au début de la fin du processus d’Oslo. Commémorer l’assassinat d’Yitzhak Rabin, c’est d’abord se rappeler qu’il s’agissait d’un assassinat politique, celui du premier dirigeant israélien à reconnaître les « droits légitimes et politiques » du peuple palestinien et à rechercher un « arrangement sur base des résolutions 242 et 338 du Conseil de Sécurité » (accords d’Oslo). C’est aussi l’assassinat d’une idée politique juste et puissante, à savoir que l’avenir des peuples israélien et palestinien ne peut être assuré que par la reconnaissance mutuelle et des négociations de paix devant conduire à l’autodétermination du peuple palestinien, sur base du droit international. Le processus d’Oslo n’était pas exempt de défauts, mais Rabin avait compris que des négociations de paix basées sur la reconnaissance mutuelle et le droit international sont la seule alternative aux violences et à l’occupation, qui asservit l’occupé tout en corrompant l’occupant. Il a été assassiné pour avoir défendu cette idée. Les adversaires de ce processus de paix, les assassins de cette idée, de l’héritage de Rabin, embrasent la région depuis des décennies : le Hamas, Netanyahou et ses sbires, comme le ministre Ben Gvir qui avait déclaré admirer l’assassin de Rabin. Trente ans après, l’idée d’une résolution pacifique du conflit israélo-palestinien semble hors de portée. Mais ces trente années de bombardements, expulsions, colonisation, enlèvements et attaques contre des civils nous montrent aussi que seule une résolution politique du conflit peut amener une paix juste pour la région. Oublier qui sont les assassins de l’héritage de Rabin aujourd’hui, c’est le tuer une seconde fois.

Il y a trente ans jour pour jour, le 4 novembre 1995, Yitzhak Rabin, alors Premier ministre d’Israël, était assassiné par un ultranationaliste juif israélien après avoir assisté à une grande manifestation populaire en faveur du processus de paix israélo-palestinien. Né à Jérusalem en 1922, Yitzhak Rabin a fait une carrière militaire dans l’armée israélienne jusqu’à devenir chef d’état-major. Il sera ensuite premier ministre de 1974 à 1977 puis de 1992 jusqu’à son assassinat en 1995. En 1993, Rabin signe avec Yasser Arafat les accords d’Oslo, qui consacrent le choix d’une résolution politique et non militaire du conflit israélo-palestinien et jettent les bases d’une autonomie palestinienne. En 1994, il signe un traité de paix avec la Jordanie. Les accords d’Oslo devaient ouvrir la voie à une résolution définitive du conflit israélo-palestinien. Ce processus sera combattu par le Hamas, qui commettra des attentats-suicides pour mettre à mal le soutien de l’opinion publique israélienne, ainsi que par la droite et l’extrême droite, Netanyahou en tête, faisant de Rabin un traître à son pays et même aux valeurs juives. Rabin sera même caricaturé en habits d’officier nazi SS lors des manifestations de la droite israélienne. Ce climat aboutira à son assassinat par un fondamentaliste juif et au début de la fin du processus d’Oslo. Commémorer l’assassinat d’Yitzhak Rabin, c’est d’abord se rappeler qu’il s’agissait d’un assassinat politique, celui du premier dirigeant israélien à reconnaître les « droits légitimes et politiques » du peuple palestinien et à rechercher un « arrangement sur base des résolutions 242 et 338 du Conseil de Sécurité » (accords d’Oslo). C’est aussi l’assassinat d’une idée politique juste et puissante, à savoir que l’avenir des peuples israélien et palestinien ne peut être assuré que par la reconnaissance mutuelle et des négociations de paix devant conduire à l’autodétermination du peuple palestinien, sur base du droit international. Le processus d’Oslo n’était pas exempt de défauts, mais Rabin avait compris que des négociations de paix basées sur la reconnaissance mutuelle et le droit international sont la seule alternative aux violences et à l’occupation, qui asservit l’occupé tout en corrompant l’occupant. Il a été assassiné pour avoir défendu cette idée. Les adversaires de ce processus de paix, les assassins de cette idée, de l’héritage de Rabin, embrasent la région depuis des décennies : le Hamas, Netanyahou et ses sbires, comme le ministre Ben Gvir qui avait déclaré admirer l’assassin de Rabin. Trente ans après, l’idée d’une résolution pacifique du conflit israélo-palestinien semble hors de portée. Mais ces trente années de bombardements, expulsions, colonisation, enlèvements et attaques contre des civils nous montrent aussi que seule une résolution politique du conflit peut amener une paix juste pour la région. Oublier qui sont les assassins de l’héritage de Rabin aujourd’hui, c’est le tuer une seconde fois.

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